Santé

Un des points importants de mon élevage est de ne produire que des chiens équilibrés aussi bien sur le plan physique que mental et donc je ne travaille pas avec de la consanguinité. Il est primordial d’avoir un chien sociable, joueur, stable, pas agressif et en bonne santé.

L’AS étant un grand chien, il est sensible à certaines pathologies, comme la dysplasie des hanches et des coudes. La dysplasie est une maladie sporadique qui se déclenche à cause de différents facteurs, cela peut être environnementale (trop d’efforts physiques pour un chiot, les escaliers …), dû à la croissance, à l’alimentaire (mauvaise alimentation) ou génétiques (transmission des parents à leurs descendances).

La dysplasie des hanches

La dysplasie des hanches se caractérise par une malformation progressive de la hanche qui entraine de l’arthrose tout au long de la vie du chien. Il s’agit plus particulièrement d’une malformation de la tête fémorale qui ne s’enfonce pas correctement dans l’acetabulum.

Il existe plusieurs degrés de dysplasie, allant de A à E (pour les hanches), la note A voulant dire que le chien est indemne de dysplasie et E que le chien possède une forme lourde et douloureuse. Les chiens ayant des notes supérieures C  ne peuvent pas reproduire et doivent être surveillés car une intervention chirurgicale peut être envisagée afin de soulager le chien. Afin de dépister la dysplasie, les chiens peuvent passer une radiographie sous anesthésie générale à leur 1 an.

Mariages autorisés A/A B/B C/C
A/A ok ok ok
B/B ok ok X
C/C ok X X

La dysplasie des coudes

La dysplasie des coudes (Elbow Dysplasia en anglais, ED) se caractérise quant à elle par des troubles de la croissance du coude. Elle est due à un regroupement de plusieurs affections du coude : l’ostéochondrite dissèquante (le cartilage de l’humérus ne se consolide pas en tissu osseux et se fissure. Un fragment de cartilage se détache, provoquant douleur et l’inflammation de l’articulation), la non-union du processus anconé (le processus anconé est un fragment osseux qui se soude à l’ulna (cubitus) vers l’âge de 4-5 mois. En cas de malformation de l’ulna, ou encore de croissance asymétrique entre le radius et l’ulna (défaut ou excès de croissance de l’un ou l’autre), la fusion ne se fait pas. Le processus anconé reste mobile et les frottements provoquent une inflammation), la fragmentation du processus coronoïde médial (le processus coronoïde est une petite saillie osseuse située sur l’ulna. S’il vient à se détacher (par exemple, suite à un défaut de croissance du radius), ce fragment irrite la surface articulaire (inflammation) et vient user le cartilage adjacent de l’humérus), l’incongruence articulaire (les surfaces articulaires ne s’emboîtent pas parfaitement (suite à un défaut de croissance d’un os, à une malformation osseuse…), ce qui entraîne des pressions anormales sur l’articulation).

 Il existe plusieurs théories quant à la cause exacte de la maladie incluant différents facteurs environnementaux, alimentaires (mauvaise alimentation et surpoids), génétiques, des traumas, des défauts dans la croissance du cartilage, des activités physiques… Il est probable que ces facteurs entrainent un déséquilibre de croissance entre l’os du poignet (ulna) et du coude (radius). Cela provoque une arthrite progressive de l’articulation du coude conduisant à la douleur et à la perte progressive de sa fonction. Les signes apparaissent vers 5 mois mais certains peuvent être diagnostiqués plus tard. Les chiens atteints développent une boiterie.  Il est possible de soulager le chien avec une opération chirurgicale ou avec un traitement contre l’arthrose.

La dysplasie des coudes possède également plusieurs stades : 

-0 : absence totale d’arthrose

-SL : Stade limite (coude avec de très légers défauts)

-1 : arthrose légère

-2 : arthrose modéré

-3 : arthrose sévère

Seuls les chiens étant au stade 0, SL ou 1 peuvent reproduire.

Afin d’éradiquer la forme héréditaire, tous mes reproducteurs sont radiographiés des hanches et des coudes. Je sélectionne mes reproducteurs en tenant compte des résultats des radiographies des hanches et des coudes, ainsi que de leurs ascendants. Je donne également une alimentation riche et équilibrée à mes chiens et à mes chiots afin d’éradiquer certains facteurs liées à l’alimentation. Je gère également l’activité sportive de mes chiens. 

Mariages autorisés 0 SL 1
0 ok ok ok
SL ok ok X
1 ok X X

Mélopathie dégénérative

La myélopathie dégénérative est une dégénérescence progressive de la moelle épinière de la région thoraco-lombaire qui atteint les chiens à partir de 8 ou 10 ans. Il s'ensuit une paralysie progressive de l'appareil locomoteur. L'espérance de vie est alors de 18 à 24 mois et l'issue est fatale. Il n'existe aucun traitement connu. Plusieurs facteurs sont dus au développement de cette pathologie notamment une base génétique a été mise en évidence sur le gène SOD1. Afin d’éviter la transmission de cette mutation lors des reproductions, un test ADN est effectué et envoyé auprès de laboratoires aguerries.

Un chien peut être sain (N/N), porteur sain (N/DM) ou atteint (DM/DM)

Afin d’éviter la propagation de la maladie, il est préférable de ne pas faire reproduire un chien atteint mais plutôt des chiens non atteints ou porteurs sains. Attention, on ne reproduit pas deux chiens porteurs sains ensemble, car on a une chance sur quatre d’avoir un chien atteint. 

Mariages autorisés N/N (sain) N/DM (porteur sain) DM/DM (atteint
N/N (sain) ok ok ok
N/DM (porteur sain) ok x X
DM/DM (atteint) ok X X

MDR1 ou sensibilité médicamenteuse

Le gène MDR1 chez le chien (Multi Drug Resistance) maintenant appelé (ABCB1) est responsable dans l’organisme de la synthèse d’une protéine, appelée glycoprotéine P.

La glycoprotéine P assure le transport dans l’organisme de nombreuses molécules parmi lesquelles on trouve de nombreux médicaments :

  • Antiparasitaires de la famille des avermectines (ivermectine, sélamectine, doramectine, éprinomectine, abamectine) ou de la famille des milbémycines. Ces molécules sont très utilisées pour lutter en particulier contre les gales, les vers digestifs (ascaris notamment), la démodécie, les puces, la dirofilariose, …

  • Agents anti-tumoraux : doxorubicine, vinblastine, vincristine, …

  • Médicaments agissant sur le cœur : digoxine, diltiazem, …

  • Lopéramide, acépromazine, …

Une mutation du gène MDR1, décrite chez le chien (et d’autres espèces) est responsable d’un déficit en glycoprotéine P. La glycoprotéine P, absente ou anormale, n’est plus en mesure d’assurer son rôle. Il s’ensuit un mauvais métabolisme des molécules impliquées et l’apparition de signes de toxicité, surtout pour le système nerveux central.

Les individus homozygotes pour l’allèle mutant sont très exposés.

Certaines races sont prédisposées à cette mutation, comme le Border Collie, le Berger Australien, le Berger des Shetland, le Colley, l’Altdeutsche Schaferhund… Attention, des chiens croisés avec des races à risques peuvent également présenter un risque de sensibilité médicamenteuse.

Gastro-entérologie Cardiologie Immunologie C/CCancérologie Autres actifs concernés
Cimétidine Digoxine Ciclosporine A Doxorubicine Déxaméthasone
Ranitidine Digitoxine Tacrolimus Vinblastine Estradiol
Dompéridone Quinidine Vincristine Morphine
Ondansetron Diltiazem Actinomycin D Phénitoïne
Verapamil Mitoxantrone
Statut génétique Activité de la protéine MDR1-PGP Risques d'intoxication lié à la MDR1
Homozygote normal (MDR1 (+/+ 100% active Aucun
Hétérozygote MDR1 (+/-) 50% active Chien sensible, risque modéré
Homozygote muté MDR1 (-/-) 0% active Chien sensible, risque fort

Si un chien atteint de MDR1, prend un médicament avec une molécule auquel il est sensible, selon la dose absorbée, ce chien développera des signes neurologiques avec une perte d’équilibre, abattement, paralysie, hyper salivation, cécité, tremblements, convulsions pouvant conduire au coma ou à la mort par dépression respiratoire. La gravité de l’intoxication dépend de la molécule, de la dose, de la race et de l’âge du chien.
Il est vivement conseillé de prendre autant de précautions avec les chiens hétérozygotes qu’avec les chiens homozygotes mutés.

Afin de dépister cette mutation, il existe des tests génétiques qui sont analysés par des laboratoires comme Antagène ou Embark. Un prélèvement salivaire avec quelques cellules de la cavité buccale sont prélevés par un écouvillon et sont envoyé au laboratoire. 

Tous mes chiens sont testés génétiquement pour toutes les maladies et les mariages sont sélectionnés avec précautions afin de ne pas obtenir des chiots malades.

Le nanisme hypophysaire congénital

Afin de bien se développer, le chiot a besoin d’une hormone de croissance (GH) produite par le cerveau au niveau de l’hypophyse.

Le nanisme hypophysaire congénital est une maladie héréditaire qui touche certaines races de chiens, notamment le berger allemand ancien type. Un chiot en déficit d’hormone de croissance aura un retard de développement important, ainsi qu’une perte de poils, un crétinisme, des problèmes génitaux (hypogonadisme avec une atrophie testiculaire, une ptose (descente des organes) du fourreau chez le mâle  et des chaleurs anovulatoires (sans ovulation) chez la femelle) et parfois un mégaœsophage et des cardiopathies. Attention, les proportions du corps restent conservées ! 

De plus, la GH joue un rôle sur la croissance du poil et la maladie sera associée à des troubles cutanés consécutifs à une atrophie des follicules pileux. Elle peut être diagnostiquée par un dosage de l’hormone de croissance et par un test génétique (frottis buccal).

Le nanisme hypophysaire congénital ou hyposomatotropisme congénital chez le chien et une maladie rare qui résulte d’une hypoplasie de l’hypophyse (développement insuffisant de l’hypophyse). Une origine héréditaire serait la cause : mutation récessive  de 7 paires base de l’intron 5 sur le gène LHX3. L’hypophyse est une région du cerveau qui produit également d’autres hormones, comme par exemple l’hormone sexuel et l’hormone thyroïdienne. Un animal ayant une hapoplasie hypophysaire ne produira pas ces hormones, ce qui aura de lourdes conséquences sur l’animal. 

Aucun traitement curatif n’existe pour cette maladie, seul des traitements onéreux pourront soulager l’animal et l’aider à grandir, comme par exemple une supplémentation en hormone de croissance. Toutefois, ces traitements ont de lourds effets secondaires. Un chien atteint de la maladie vivra entre 3 et 8 ans.

La maladie se transmet génétiquement. Un choix judicieux des reproducteurs est donc important afin de ne pas transmettre la maladie. Les chiens atteints de nanisme ne peuvent pas reproduire d’après certains clubs de race.

N/N : homozygote normal, chien non porteur, sain

N/NAH : hétérozygote, chien porteur sain, qui peut transmettre le gène

NAH/NAH : homozygote muté, chien atteint de la maladie

Mariages autorisés N/N N/NAH NAH/NAH
N/N ok ok X
N/NAH ok x X
NAH/NAH X X X

Alopécie

L’alopécie se définit par une chute partielle ou totale du poil, laissant apparaître une zone épilée. L’alopécie peut être spontanée ou provoqué par le chien lors de léchages intensifs et de mordillements au même endroit.

Plusieurs causes provoqueraient cette maladie :

  • une dermatose parasitaire : provoquée par une allergie alimentaire, par des piqures de puces…. Ou alors par des parasites comme la démodécie, la gale ou bien elle peut être fongique (teigne), infections cutanées…

  • A cause de maladies systémiques souvent endocriniennes comme le syndrome de Cushing ; des troubles liés à l’anxiété, ce qui provoque des léchages et des mordillements compulsifs

  • L’alopécie génétique : liée à la couleur du poil. Les chiens dilués peuvent être porteur ou atteint. Ce sont les chiens bleus qui sont principalement touchés. Mais attentions, les chiens porteurs de bleus peuvent l’être tout autant ! Tous les chiens bleus ou porteurs de bleu ne sont pas porteurs ou atteint de cette maladie. Des tests génétiques peuvent être faits afin de donner des informations sur les gènes liés à la couleur du poil. Hélas, il n’existe toujours pas de test qui indiquerait de manière sûre, si le chien est porteur ou pas de la maladie. Des recherches ont montrées que le gène d1 serait lié, mais on arrive toujours pas à le déterminer de manière sure.

Génotype Robe Alopécie
D/D Non Dilué Non
D/d Non diluée. Chien porteur du gène de la dilution Non
D/d1 Non diluée. Chien porteur du gène de la dilution Chien atteint ou seulement porteur (selon la pénétrance)
d/d Diluée Non
d/d1 Diluée Chien atteint ou susceptible de l'être

Il existe des traitements à mettre en place avec votre vétérinaire qui sont différents selon la cause de l’alopécie. Etant donné qu’il s’agit d’un symptôme, il est important que le vétérinaire trouve sa cause avant d’administrer un traitement. Des antibiotiques peuvent être donnés s’il s’agit d’une cause bactérienne, des antiparasitaires s’il s’agit d’une cause parasitaire, des acaricides en cas d’infection d’acariens, un régime alimentaire en cas d’allergie alimentaire ou encore un traitement hormonal en cas de trouble thyroïdien. 

Il y a certaines formes d’alopécies qui sont définitives et irréversibles, d’autres ne sont que temporaires et la repousse du poil revient rapidement. Dans ce cas, il n’est pas toujours nécessaire de mettre en place un traitement.

Afin d’éviter l’alopécie génétique, il est important de bien choisir ses reproducteurs afin d’éviter de la transmettre aux descendants. De plus, des chiens ayant une bonne hygiène de vie au quotidien, avec une alimentation saine, équilibrée et de qualité, des promenades régulières et des activités physiques qui lui permettent de se dépenser ses besoins, ainsi qu’une attention constante évitera le développement de troubles compulsifs et le développement possible de ce symptôme. Au moindre doute, il est important de consulter le vétérinaire  afin de mettre en place un traitement adapté.